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La fracturation des roches à l’aide d’eau et de pression pour relâcher du gaz a longtemps été utilisée dans des puits de gaz classiques, mais pour faire en sorte que le gaz soit emprisonné dans des roches de schiste dures, on a commencé, il y a environ 15 ans, à utiliser couramment une nouvelle combinaison de techniques : on creuse des puits horizontalement sur de nombreux kilomètres, et on utilise des quantités massives d’eau, de sable et de substances chimiques toxiques/cancérogènes sous d’énormes pressions. Des milliers de puits finissent par être creusés, ce qui crée un paysage industrialisé.

À l’heure actuelle, plus de 2 500 études scientifiques, enquêtes journalistiques et rapports réglementaires gouvernementaux portent sur chaque aspect de l’extraction du gaz de schiste. Les auteurs de la vaste majorité de ces documents étayent les dangers que cette industrie représente pour la santé publique, l’eau, l’environnement et le climat. En même temps, la promesse de création de richesses et d’emplois est tombée à l’eau.

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Un nombre continuellement croissant d’études, menées notamment au Canada, associe la fracturation et d’autres processus d’extraction du gaz de schiste à de graves risques pour la santé de presque tous les systèmes de notre corps, y compris le cancer.  Les femmes enceintes et les nourrissons semblent particulièrement vulnérables aux naissances prématurées, à un faible poids à la naissance, à la cardiopathie congénitale et aux malformations du cerveau. On constate aussi une augmentation des risques de leucémie, d’asthme et d’autres maladies respiratoires infantiles. Nombre des substances chimiques utilisées pour la fracturation sont des « perturbateurs endocriniens ». Il s’agit de substances qui, en extrêmement petites quantités, peuvent perturber nos systèmes hormonaux, et provoquer des problèmes de développement et de reproduction qui durent toute une vie. Les examinateurs de toutes les recherches médicales ont affirmé ne voir aucun moyen de faire en sorte que l’exploitation industrielle se fasse sécuritairement pour la santé publique.

Le méthane, qui est le principal ingrédient du gaz naturel, est 86 fois plus puissant comme gaz à effet de serre que le dioxyde de carbone (CO2) sur 20 ans. Comme de grandes quantités de gaz sont rejetées dans l’atmosphère à chaque étape du développement, du transport et de l’utilisation du gaz de schiste, ce gaz est considéré comme l’une des causes à la croissance la plus rapide du changement climatique, et nuit plus au climat que la combustion du charbon. Selon l’Agence internationale de l’énergie, le gaz ne peut plus être considéré comme un « carburant de transition » vers l’énergie propre.

Il est démontré que le méthane, les liquides utilisés lors de la fracturation et les autres produits de forage chimiques pénètrent dans les conduites d’eau lors des fuites de certains puits, de déversements, de bris de pipeline, d’explosions de puits, d’accidents de camion et des inondations. Et les eaux empoisonnées rendent non seulement l’eau potable imbuvable, mais elles provoquent aussi des maladies, la mort d’animaux de ferme, d’animaux sauvages, de poissons et de végétaux. Récemment, en Pennsylvanie, après avoir nié durant 13 ans avoir contaminé des puits d’eau potables dans la communauté de Dimock, un producteur de gaz a plaidé coupable de 17 chefs d’accusation et payé de lourdes amendes; il doit, en outre, remplacer le système d’aqueduc communautaire.

 

La tendance vers la méga-fracturation, soit des trous de forage  horizontaux plus longs et plus extensifs par plateforme fait que la fracturation utilise beaucoup plus d’eau qu’il y a 15 ans, avalant jusqu’à 16 millions de gallons d’eau par puits. Chaque plateforme de gaz de schiste peut contenir jusqu’à 20 puits. Chaque puits peut être « fracturé » une douzaine de fois ou plus. Comme les besoins en eau sont énormes, ils risquent de provoquer un épuisement de l’eau potable ainsi que des problèmes d’élimination des quantités sans cesse croissantes d’eaux usées toxiques issues de la fracturation.

 

Comme l’énorme quantité d’eaux usées qui demeure après une fracturation est hautement toxique et parfois radioactive, elle ne peut pas être sécuritairement utilisée à d’autres fins. La méthode d’élimination la plus courante consiste à injecter les déchets dans le sol sous pression, mais on a constaté que cela provoquait des milliers de tremblements de terre. D’autres méthodes d’élimination sont associées à des maladies et à une contamination environnementale. Il n’y a, au Nouveau-Brunswick, aucune méthode approuvée considérée sécuritaire.

 

Substances chimiques – quantité : Selon l’industrie, le pourcentage de substances chimiques mélangé à l’eau est faible,  mais comme la quantité d’eau utilisée est tellement grande, la quantité de substances chimiques est aussi grande. Une fracturation nécessite neuf millions de gallons d’eau, dont 1 % seulement est constitué de substances chimiques, ce qui entraîne tout de même l’injection de 90 000 gallons de substances chimiques dans la Terre.

Substances chimiques – santé : Nous n’avons absolument aucune information que ce soit sur les effets environnementaux et sanitaires de 80 % des plus de 1000 substances chimiques utilisées pour la fracturation. Sur les substances étudiées, des centaines sont associées au cancer et/ou à des dommages au cerveau et au système nerveux, aux systèmes immunitaire et cardiovasculaire, aux reins, au foie, aux yeux, à la peau, aux voies respiratoires, au tube digestif et au système reproducteur. Nous n’avons pas d’information sur leur réaction lorsqu’on les mélange ensemble ou à d’autres éléments toxiques de la terre. Les personnes qui vivent à proximité d’un puits de gaz de schiste sont comparables aux cobayes de la plus vaste expérience chimique non contrôlée du monde.  Et les responsables ne sont pas de tenus de dévoiler les substances chimiques auxquelles la population est exposée.

Nombre d’études ont établi des liens entre des maladies et le nombre de puits de gaz à proximité et leur degré de proximité. Des chercheurs ont documenté des problèmes jusqu’à 10 kilomètres des puits. Comme ces gaz peuvent être inhalés, avalés et aussi atteindre la peau, le potentiel d’exposition à des substances chimiques volatiles est plus important. C’est pourquoi la pollution atmosphérique constitue aujourd’hui l’une des principales préoccupations sanitaires publiques. Les substances chimiques issues du gaz de schiste ont aussi créé des quantités record d’ozone au sol qui, selon les consignations, se déplace sur plus de 300 km à partir de leur source, ce qui aggrave l’asthme, les maladies respiratoires et les dommages pulmonaires irréversibles.

 

Une seule plateforme nécessite des milliers de trajets de poids lourds qui se déplacent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Les dégâts causés aux routes et aux ponts peuvent atteindre des milliards de dollars, et les contribuables se retrouvent souvent avec une grande portion de cette facture. Ces routes détruites ont des répercussions sur tout, des véhicules d’urgence à la vie communautaire courante, en passant par les autobus scolaires. Les accidents de la route et les décès accusent aussi une hausse marquée.

 

Les forêts seront fragmentées. L’agriculture, la pêche, la chasse, le tourisme et l’agriculture subiront des pertes. Le stress imposé aux systèmes de soins de santé ira croissant. Le coût de la vie augmentera en même temps que la pénurie de logement. Le gaz de schiste représente une économie d’emballement et d’effondrement qui laisse les régions dans un état pire qu’avant.

 

L’industrie du gaz n’a jamais permis de créer beaucoup d’emplois permanents, surtout lorsqu’on la compare à l’énergie propre et aux industries de l’efficacité énergétique. Cette industrie a éliminé nombre d’emplois par l’automatisation, ce qui signifie que des travailleurs expérimentés d’ailleurs combleront la majorité des emplois restants. Les habitants de la région obtiendront des emplois temporaires comme chauffeurs de camion et gardes de sécurité. Les entreprises du N.-B. ont déjà de nombreux  emplois vacants qu’elles n’arrivent pas à combler. Suite à une étude sur le dépôt de schistes Marcellus dans l’Est des États-Unis, on a constaté que bien que tous les comtés ruraux de la Pennsylvanie aient connu une baisse de leur population expérimentée durant la période de l’étude, les comtés qui hébergeaient des exploitations de gaz de schiste ont perdu beaucoup plus de résidents. Personne ne veut vivre près de ce genre de puits.

 

Des endroits comme l’Alberta et la Saskatchewan ont déjà de puits abandonnés pour plusieurs dizaines de milliers de dollars, et bon nombre d’entre eux n’ont pas été fermés correctement, ou même pas du tout, ce qui fait qu’ils continuent d’émettre du méthane et d’empoisonner l’air et l’eau. Selon les estimations du vérificateur de la Saskatchewan, la facture du nettoyage s’élèvera à quatre milliards de dollars dans cette province, et pourrait atteindre 48 milliards de dollars en Alberta. À aucun endroit, l’industrie a prévu suffisamment d’argent, et de loin, pour couvrir ces frais. Il est probable que le gouvernement fédéral, en d’autres termes les contribuables, devra supporter ce fardeau.

 

Le Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick, en collaboration avec NBASGA, propose (2023) des faits en bref téléchargeables à partager en deux formats :

Shale Gas Quick FactsEn couleur avec graphiques, 5 pages, version pdf
6.2MB
Shale Gas Quick FactsNoir et blanc, sans graphiques, 2 pages, version pdf.
50KB